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Entretien avec Hamed Diane Semega, le 14.04.2020. Haut-Commissaire de l'Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Sénégal (OMVS). Hamed Diane Semega est Haut-commissaire pour la Mise en valeur du Fleuve Sénégal (OMVS) et membre d’IAGF. Après avoir touché la Chine, l’Europe et les Etats-Unis, l’épidémie de coronavirus s’étend progressivement dans les pays émergents. L’expérience des pays développés a permis aux pays africains actuellement touchés de mettre en place des mesures préventives. Une solidarité régionale émerge et la communauté internationale observe l’évolution sanitaire du continent. Le Sénégal n’étant pas épargné par cette crise sanitaire et ses conséquences sur le plan économique, IAGF donne la parole à Hamed Diane Semega afin de nous faire un état des lieux des différentes actions menées à l’échelle nationale mais également régionale pour lutter contre le Covid-19.

Tout d’abord M. le Haut-Commissaire comment allez-vous ?

Dans un contexte mondial de Covid-19, je suis préoccupé comme tout dirigeant d’organisation internationale ou nationale. Je pense que nous traversons un moment tragique de l’histoire du monde. Cependant, je suis optimiste.

Comment allez-vous ainsi que vos proches ?

Je vais bien et mes proches se portent bien. Je vous remercie.

Comment va l’OMVS en cette période : continuité d’activité, mise à l’arrêt de chantiers ou de projets ?

L’OMVS, à l’image des organisations internationale, s’adapte à la situation actuelle. A la suite des mesures prises par le gouvernement sénégalais dans la lutte contre le coronavirus, j’ai décidé d’agir très vite en mettant en place le télétravail afin d’éviter tout risque de contamination pouvant venir des collègues ou de tout autre source. Face à un ennemi inconnu qu’est le Covid-19 et au risque encouru, là aussi, inconnu, j’ai mis en place un dispositif de télétravail qui marche parfaitement bien depuis 1 mois que nous le pratiquons. Je reconnais, certes, une diminution de nos activités due au contexte du coronavirus mais, certaines urgences sont diligentées et je supervise toutes les affaires courantes qui ont besoin d’être suivies. Les directeurs de département aussi sont mobilisés pour le suivi de certains dossiers importants.

Comme l’OMVS couvre 4 pays, observez-vous des différences d’approche entre ces 4 pays justement ?

Concernant le Covid-19, l’OMVS a une approche concertée avec les 4 Etats membres qui, à travers un fond de solidarité contre le Covid-19 géré par le Ministère de la Santé de chaque pays, permet aux entreprises de contribuer à l’effort de guerre contre ce fléau. L’OMVS va contribuer à hauteur de 400 Millions de FCFA à raison de 100 millions par pays pour marquer sa solidarité en ces moments de doute profond. Par conséquent, les pays membres de l’OMVS ont une vision similaire, une stratégie commune de lutte contre ce virus et sont guidés par un souci de protection des couches les plus fragiles de nos pays. A l’OMVS, nous nous félicitons de la réaction très rapide de nos différents Etats membres qui ont pris des mesures très fortes allant de l’instauration de l’état d’urgence avec couvre-feu à l’interdiction de rassemblement et des transports publics interurbains.

Quelles sont vos principales craintes face au défi mondial que cette crise sanitaire impose ?

« Mes craintes sont nombreuses mais la principale est, sans doute, une récession économique mondiale, particulièrement, pour des pays en développement »

Ce scénario semble malheureusement se pointer à l’horizon. Aucun Etat n’est épargné. L’OMVS sera nécessairement affecté par cette crise mondiale puisque, comme vous le savez, nous avons des projets en cours qui vont considérablement être ralentis. Donc, oui les conséquences seront lourdes pour les Etats mais aussi pour une organisation comme la nôtre. Le monde ne sera plus le même au sortir de cette pandémie.

Y a-t-il à ce sujet une solidarité entre Etats africains de la région sur cette question, comme on peut le voir (trop timidement) en Europe ?

Nous notons une dynamique continentale qui est en train d’être mis en place à travers une initiative de l’Union Africaine nommée « Africa Covid Task Force ». Cette initiative pilotée par l’UA va permettre une réponse coordonnée et globale face à une menace globale. Par ailleurs, nous avons l’Institut Pasteur de Dakar, un des plus réputés du continent, qui a mis ses compétences et son savoir-faire dans le domaine du dépistage au service des pays africains dans cette lutte contre le Covid-19.

Enfin, vous accueillerez le Forum Mondial de l’Eau en 2021 à Dakar. Les conséquences du COVID-19 vous invitent-elles à repenser le contenu, l’agenda, le programme ?

Pour l’instant les préparatifs vont bon train malgré les limitations de déplacement impactant la tenue de certaines réunions de préparation. Il est clair que les bouleversements occasionnés par cette pandémie auront nécessairement des conséquences sur l’organisation d’un tel évènement. Cependant, le comité d’organisation soutenu par le gouvernement du Sénégal et le Conseil mondial de l’eau continue son travail.